mardi 17 octobre 2017

La production électrique à DDU

Bertrand, alias "Tête de chat", est le chef centrale de la base Dumont d'Urville. A ce titre, il est responsable de la production d'eau (voir ICI) et d'électricité.
Bertrand LAINE, chef centrale de la TA67 - Crédit photo : Serge FUSTER
Âgé de 54 ans, Bertrand est un ancien de la Marine Nationale, qu'il a quitté en 2003 pour se reconvertir dans le secteur para pétrolier.
La Centrale sous la neige - Crédit photo : Serge FUSTER

Ce passionné de bateau est un habitué des TAAF, qu'il connait bien pour avoir été affecté sur l'ancien patrouilleur "l'Albatros" en 1989 et pour avoir hiverné à Amsterdam en 1994 (45ème mission).
Il est assisté de Cyril, son second, âgé de 27 ans, ingénieur motoriste de formation...
Cyril DELPHIN (autoportrait) - Crédit photo : Cyril DELPHIN
   ...et amateur de photographie.
Crédit photo : Serge FUSTER

Ils veillent tous les deux sur les trois groupes diesel électrogènes Caterpillar qui fonctionnent en alternance. D'une puissance de 225cv et de 140kw chacun, ils permettent de faire face à la consommation électrique quotidienne de la base qui s'élève en moyenne à 1600kw/jour.
Ils sont équipés d'un dispositif de récupération de la chaleur à l'échappement (cogénération), qui permet de chauffer 4 bâtiments de la base et de contribuer au fonctionnement du bouilleur produisant l'eau douce.

Ces trois groupes ont été baptisé le 29 septembre dernier et portent désormais les noms
de : Coline, Elodie et Juliette qui se reconnaîtront.

Un pli événementiel, ci-dessous, a été réalisé pour l'occasion.


Création  : Eric SENGLER

Un groupe de secours est également disponible dans un bâtiment séparé (le B74) en cas de nécessité. Il s'agit d'un groupe Poyard (130kw, 200 cv), de plus de 50 ans, parfaitement entretenu et qui tourne encore très bien.
Le groupe "Poyard" de secours - Crédit photo : Serge FUSTER



























Il est maintenu bien au chaud sous sa housse isolante pour qu'il puisse démarrer à tout moment.
Le gasoil qui sert à alimenter la Centrale est stocké à différents endroits : dans 9 cuves de
6,5 m3 sur la base haute et dans 8 cuves de 80 m3 sur la partie basse de la base.
Cuves base haute - Crédit photo : Annabelle KREMER
Un transfert entre les cuves basses et hautes est organisé tous les 2 mois.
Un stockage supplémentaire est également prévu sur la piste du Lion, d'une contenance maximale de 920 m3.
La consommation moyenne en carburant de la base Dumont d'Urville varie entre 20 et 25 m3 par mois.

3 commentaires:

  1. Une très grande responsabilité pour ce poste qui conditionne le bien être et le confort pour tous .
    Jacques

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  2. Il serait intéressant d'utiliser l'énergie du vent pour aller vers, à terme, une base en autonomie énergétique qui illustrerait mieux sa vocation de préservation de la planète. Evidemment ce serait plus symbolique qu'autre chose mais quand on parle d'une base antarctique, tout symbole est très important!

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    1. Bonjour M. Bouzin,

      Je me risque à une réponse, bien que le sujet soit bien mieux maîtrisé par l'IPEV, qui a la délégation de la gestion opérationnelle de la station et a piloté les différentes tentatives de valorisation des énergies renouvelables à Dumont d'Urville.

      Les éoliennes ont été utilisées dès les premières missions, avec plus ou moins de bonheur, en Terre Adélie.
      En particulier, lors du deuxième hivernage, trois scientifiques se sont installés à 300 km au Sud de Dumont d’Urville, à la base Charcot, dont l’emplacement a été choisi pour sa proximité du pôle sud magnétique. Le 6 mars 1957, les émissions radio cessent : le froid avait bloqué l’éolienne.
      Sur le glacier Mertz, en 2009, des systèmes de mesure ont été alimentés par des éoliennes de 20 W et des panneaux photovoltaïques. Les éoliennes placées en haut des trépieds ont été détruites.
      Sur la base de Dumont d’Urville, une éolienne de 12 kW, la « Cap Horn », fut installée en 2002. Cette éolienne, dite « à concentration de flux », hissée sur un mât de 10 mètres de haut, avait été prévue pour des vents de 320
      km/h. Le premier prototype avait été étudié en 1997. L’éolienne a été montée sur le site en février 2004. Un coup de catabatique à 160 km/h s'est levé pendant la construction : le frein de parking a lâché et le rotor qui s’est mis en marche a touché l'échafaudage.

      Une éolienne à axe vertical de 20 kW est actuellement en test (en été uniquement pour l'instant) sur l'île du Lion.
      Des panneaux photovoltaïques fournissent par ailleurs, depuis 1994, un complément utile à la production électrique de Cap Prud'homme, base annexe à Dumont d'Urville fonctionnant uniquement en été. Cette production, stockée, permet de couper les groupes électrogènes pendant la nuit.

      Au-delà du symbole, tout gain sur les quantités de combustible consommé présente des avantages environnementaux, financiers et logistiques indéniables.

      Cependant: la sécurité de la production électrique doit être absolue, au vu de l'isolement de la station. Les groupes électrogènes ne pourraient ainsi pas être suppléés totalement par des énergies alternatives, sensibles aux conditions climatiques, comme l'ont démontré les précédents essais. De plus, la production d'eau douce et de saumure est adossée à la production électrique, à travers un système de récupération de la chaleur dégagée par les moteurs: http://terreadelie-antarctique.blogspot.com/2018/02/arret-programme-de-la-centrale_17.html. Enfin, des préalables doivent être résolus sur la liaison aux réseaux électriques qui ne sont pas conçus pour absorber et réguler une énergie intermittente (des solutions de stockage, sans doute peu écolos et à adapter aux conditions de températures locales extrêmes devraient être utilisées).

      Il faudrait donc notamment trouver:
      - des matériels résistants à la construction et en exploitation aux conditions de nos contrées hostiles
      - des possibilités de stocker l'énergie
      - des techniques de production d'eau douce et de saumure

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